Comment LeasePlan fait face à la crise du coronavirus
« La protection physique et psychologique de nos collaborateurs a été notre priorité »
Le coronavirus, ou covid-19, a mis notre monde et nos vies sens dessus dessous. Et il semble qu’il recommencera au moins une fois. Comment avons-nous fait face à cette crise jusqu’à présent ? Comment avons-nous essayé d’en atténuer les effets ? Et que pouvons-nous apprendre les uns des autres pour être mieux préparés la prochaine fois ? Bien que nous devions garder nos distances, nous n’avons jamais été aussi proches les uns des autres. Malheureusement, il aura fallu un grand choc pour en arriver là.
Protéger physiquement nos collaborateurs
Même avant l’entrée en vigueur des mesures officielles, nous avons tenu à protéger physiquement nos collaborateurs. LeasePlan a été l’une des entreprises à réagir le plus rapidement aux nuages qui se profilaient à l’horizon sous la forme d’un virus particulièrement mortel. « Dès le 13 mars, j’ai décidé de mettre en place le travail à domicile à partir du 16 mars pour toute l’entreprise », déclare Johan Portier, managing director de LeasePlan Belgique. « Une certaine préparation a été nécessaire, mais il a fallu faire vite. Nous avons sondé les collaborateurs : qui peut travailler de la maison ? Car tout le monde n’en a pas l’habitude et tout le monde n’a pas d’ordinateur personnel. Les collaborateurs qui n’ont pas d’ordinateur portable en ont reçu un à prêter de LeasePlan. Les tâches pour lesquelles une présence au bureau est vraiment indispensable ont été répertoriées et réduites autant que possible. »
Notre deuxième priorité a été de veiller à la santé psychologique du personnel. « Car la santé de votre entreprise s’en ressent aussi », poursuit Portier. « Les personnes ont besoin de perspectives et cela passe par une communication abondante et ouverte. Chaque jour, nous informons nos collaborateurs en toute transparence de notre position en tant qu’entreprise et de l’impact de la crise du coronavirus. » Selon Johan Portier, la communication est l’aspect le plus difficile du rôle de la direction en période de crise. « Je suis fermement convaincu qu’une approche honnête renforce l’organisation. J’envoie moi-même des mises à jour quotidiennes à toute l’entreprise, j’organise des séances d’appel hebdomadaires ouvertes à tous pour partager des informations et je reste à l’écoute en permanence. J’ai la chance d’avoir à mes côtés une équipe formidable et des collaborateurs fantastiques, qui travaillent dur chaque jour pour aider notre entreprise à traverser la crise. » LeasePlan a même engagé une thérapeute externe pour soutenir les personnes qui en ont besoin, bien entendu sur une base anonyme.
Votre gestion de crise a un impact direct sur vos collaborateurs
Nous avons réagi rapidement et sérieusement à la crise. Mais nous y avons aussi mis une touche de légèreté. « Chaque collaborateur a reçu un “pack de survie”, contenant notamment une corde à sauter, un jeu de Puissance 4, du chocolat et des graines de fleurs », commente Portier. LeasePlan a aussi organisé un concours de dessin pour les enfants des membres du personnel ; des photos de la situation à la maison ont été échangées, sur un ton à la fois ludique et sérieux ; un LeasePlan Belgium Lockdown Challenge a été lancé, pour que tous ceux qui en ont envie puissent partager leurs performances sportives via l’app Strava. Et un LeasePlan Belgium LipSync, avec des collègues qui font du playback sur une chanson entraînante, a été enregistré et diffusé en interne.
« À partir du groupe LeasePlan Corporate, nous organisons des cours de yoga et de fitness, des groupes de lecture et des défis sportifs. » Enfin, les collaborateurs de LeasePlan ont fait leur don traditionnel de chocolats de Pâques à l’hôpital AZ Jan Portaels de Vilvorde et à plusieurs maisons de repos régionales. « La fierté de nos collaborateurs a fait plaisir à voir. Les actions que vous menez en tant qu’entreprise ont un impact direct sur eux. Bien que chacun reste chez soi, nous créons un esprit d’équipe et un objectif commun. Nos collaborateurs ont réservé un accueil très positif à notre approche et en tant que chef d’entreprise, j’en suis très fier. »
La nouvelle normalité
Et maintenant, quelle est la suite ? Johan Portier aimerait partager un conseil avec les autres entreprises : le retour à la normale ne doit pas se faire dans la précipitation. « Vouloir en revenir au plus vite à “la situation d’avant” n’a guère de sens. Nous nous dirigeons plutôt vers une “nouvelle normalité” – et il faudra prévoir le temps nécessaire. Nous sommes en train de cultiver de nouvelles habitudes. Avant la crise, nous nous demandions : combien de jours par semaine allons-nous autoriser le travail à domicile ? Aujourd’hui, la question est plutôt : combien de jours de travail au bureau allons-nous organiser ? Il est aussi capital d’interroger vos collaborateurs, car ce sont eux qui connaissent le mieux la situation. Ne confiez pas toutes les décisions à un comité de direction. Et n’oubliez pas de remercier vos collaborateurs pour les efforts qu’ils fournissent ! En tant qu’équipe de gestion, il est important de rester humble et de pouvoir admettre en toute honnêteté que vous n’avez pas toutes les réponses. Au contraire, de nombreuses réponses devront venir de l’organisation en elle-même. Mais il faut y accorder la place et le soutien nécessaires et ne pas avoir la prétention de gérer une crise mondiale à vous tout seul. En tant que chef d’entreprise, il n’est pas non plus interdit d’avouer que vous avez eu une journée difficile : cela marque un style de leadership plus authentique et plus ouvert. »
Pour LeasePlan, l’heure est au réalisme. À l’avenir, une nouvelle vague de coronavirus n’est pas improbable. Comment pouvons-nous nous y préparer ? Quelles compétences seront nécessaires ? Quel nouveau type de leadership s’impose et à quel niveau de l’entreprise se trouve-t-il ? Johan Portier commente : « Je vois des talents se manifester, des collaborateurs qui n’ont pas de fonction de manager prendre des initiatives de leadership : je veux tirer parti de ce potentiel. Pour moi, ce sont ces questions-là qui doivent actuellement retenir votre attention en tant que chef d’entreprise. Récemment, j’ai entendu un CEO de mes amis dire : “plus vite nous pourrons revenir au bureau, mieux ce sera”. Mais cette approche ne tiendra pas la route. L’un de mes mantras est de ne pas s’enliser dans le moment présent : au contraire, nous devons plus que jamais prendre du recul. Le plan de route ne peut pas être le même qu’avant la mi-mars ! Nous devons capitaliser sur les connaissances que nous avons acquises et nous fonder sur la situation actuelle. Car pour construire une organisation encore plus robuste qu’elle ne l’était et pour créer les conditions de survie à la crise suivante, l’on ne pourra pas suivre la même recette. Ce ne sera pas un exercice de copier-coller. »
Se préparer au confinement suivant
La Banque nationale de Belgique prédit une contraction de 8 % de l’économie belge en 2020. Le chiffre d’affaires des entreprises diminuera de 34 % en 2020 par rapport à 2019. « Le taux d’emploi va reculer de 7 à 9 %. Il y aura de nombreux chômeurs en plus. En tant qu’entreprise, vous ne pouvez pas ignorer cette situation. L’impact est trop grand pour rester passif. Plusieurs secteurs sont d’ores et déjà en train de se réinventer, comme l’horeca avec les services de livraison. Toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, quel que soit leur secteur, doivent se préparer à mieux résister à un second confinement.
" Nous devons mettre tout en œuvre pour préparer notre économie et pour faire en sorte d’en sortir plus forts que nous l’étions. " En outre, la préparation psychologique est importante. « Tout le monde est humain. La technologie est là, elle fonctionne, mais nous n’avons pas encore toutes les réponses. Beaucoup de choses dépendent du contexte individuel : il y a des situations qui ne se contrôlent pas, comme les parents avec de jeunes enfants qui font face à la fermeture des écoles. Cela rend le travail à domicile plus stressant. Dans ce type de cas, il faut peut-être envisager de réduire le rythme. Mais en tant qu’employeur, vous ne pouvez évidemment pas tout résoudre. Il faut un équilibre au niveau individuel, c’est-à-dire que tout le monde devra se réinventer dans le contexte de la nouvelle normalité. »
Les entreprises doivent préserver un taux d’emploi maximal
La crise que nous connaissons a un coût important. « Rien n’est jamais gratuit. Et plus d’une génération devra payer le prix de cette crise. Mais la politique actuelle doit se détacher des préoccupations budgétaires pour accorder la priorité à la santé et à la sécurité. Nous sommes en train de tâtonner à la recherche d’un équilibre entre la sécurité et l’économie. Moyennant une reprise en mai, nous pourrons maintenir cet équilibre jusqu’au confinement suivant, s’il y en a un. Mais les entreprises doivent s’efforcer de préserver un taux d’emploi maximal : il y va de leur responsabilité sociale. De son côté, le gouvernement doit faciliter les crédits pour que les entreprises restent financièrement en mesure de jouer ce rôle social. Toutes les crises passent. Ne procédons pas à des coupes trop rapides aujourd’hui pour le regretter demain.
En même temps, il ne peut être question de se refiler la patate chaude. De nombreux secteurs verront leur rendement baisser dans la “société du mètre et demi”. Mon conseil : supportez les coûts un maximum et ne les répercutez pas, ou nous tomberons dans une spirale négative. Si demain, nous pouvons à nouveau aller au café, mais à condition de désinfecter la table et les chaises, les gérants pourront peut-être répercuter ces coûts sur les clients ; en revanche, dans d’autres secteurs, ils seront beaucoup moins compréhensifs. Et cela aura un impact sur le comportement des consommateurs et le rythme de la relance et de la reprise économique. »