NIO… un nouvel acteur chinois aux ambitions premium

L’entrepreneur internet William Li a fondé NIO en novembre 2014. Après s’être offert le titre de champion du monde en Formule E en 2015 et avoir battu des records avec la Supercar électrique NIO EP9, notamment sur le circuit du Nürburgring, le constructeur a lancé les premiers exemplaires de l’ES8, un SUV électrique, sur le marché chinois en 2018.

Avec seulement 250.000 véhicules à son actif, NIO reste un acteur mineur par rapport à ses concurrents, mais néanmoins coté en bourse. Avec ses 25 milliards de dollars, elle vaut déjà quasiment autant que le groupe Stellantis, groupe autrement imposant de l’industrie automobile. Une position qui assure à NIO un compte en banque bien garni pour financer sa future expansion.

Soucieuse de concurrencer les marques premium (allemandes), NIO propose des voitures dotées des technologies les plus avancées et aux finitions irréprochables. Dans le cadre de son offensive européenne, elle a choisi de lancer trois modèles, avec en entrée de gamme la petite ET5, une berline compacte comparable à la Tesla Model 3 Performance et équipée de deux moteurs électriques générant une puissance cumulée de 360 kW ou 490 ch. Au-dessus, on trouve l’EL7, un SUV de moyenne gamme, et l’ET7, une grosse berline, qui génèrent chacun une puissance de 480 kW ou 653 ch. Autant dire que NIO vise d’emblée le haut de gamme !

Parmi les signes extérieurs distinctifs des NIO, citons les excroissances au sommet du pare-brise et au-dessus des montants A destinés à abriter un lidar ultra sophistiqué et deux caméras de 8 MP chargées de scruter l’environnement du véhicule et d’envoyer – de concert avec les 33 autres capteurs du véhicule – pas moins de 8 Gb de données par seconde à la voiture, histoire de fournir un maximum d’informations utiles aux nombreux systèmes d’aide à la conduite.

Le principal atout des véhicules NIO, c’est la possibilité d’interchanger la batterie. Chaque NIO dispose d’un pack de batteries de dimensions identiques, même si la capacité varie de 75 kWh à 100 kWh, voire (bientôt) 150 kWh. Lorsque la batterie est déchargée, il suffit de se présenter dans une Power Swap Station spécialement conçue par NIO pour qu’ils vous la changent automatiquement. L’opération ne dure que cinq petites minutes, pas plus qu’un plein de carburant ordinaire. NIO annonce la construction de 120 stations de ce type d’ici 2023 en Europe et plus de 1000 en dehors de la Chine d’ici 2025. Cela n’empêche évidemment pas de les recharger de façon traditionnelle en cas de besoin.

Alors que d’autres nouveaux-venus tentent de créer leur propre réseau de distributeurs, NIO privilégie les NIO Houses, des show-rooms où les clients potentiels peuvent venir admirer les voitures et glaner les informations utiles. Les particuliers qui souhaitent acquérir une NIO en Europe doivent obligatoirement souscrire une formule d’abonnement all-in. A l’intention des professionnels, NIO a opté pour une collaboration avec des sociétés de leasing. Après avoir testé la formule en Norvège, les trois NIO sont désormais disponibles à la commande aux Pays-Bas, en Suède, au Danemark et en Allemagne. La Belgique, le Luxembourg, la Suisse et le Royaume Uni devront patienter jusqu’en 2023.