Dans combien de temps les premières voitures autonomes seront-elles disponibles ?
Le paysage automobile évolue à toute vitesse et la technologie ne s’arrête pas. Aujourd’hui, nos voitures sont déjà équipées d’aides électroniques qui améliorent le confort et la sécurité au volant. Nous pouvons même laisser notre voiture se garer d’elle-même. Les voitures autonomes sont une prochaine étape logique. Mais dans combien de temps verrons-nous les premiers modèles autonomes sur nos routes ?
Il y a vingt ans, les voitures autonomes relevaient de la science-fiction. Aujourd’hui, cette innovation technologique semble plus proche que jamais. L’Union européenne travaille par exemple actuellement à une réglementation qui permettra aux constructeurs automobiles de commercialiser des voitures autonomes. Le gouvernement britannique souhaite autoriser les voitures totalement autonomes sur les routes dès 2025, et il alloue 41 millions d’euros à la recherche sur la sécurité de la conduite autonome. Les États-Unis ont déjà adapté les règles de sécurité pour les voitures. Les modèles totalement autonomes ne doivent plus être nécessairement équipées d’un volant et de pédales. Ce changement est intervenu à la demande de General Motors, qui souhaite commercialiser une voiture totalement autonome sans volant ni pédales de frein, ce que n’autorisaient pas les anciennes règles.
Les tests battent leur plein chez les fabricants
Aux USA, les voitures autonomes font depuis des années l’objet de tests sur la voie publique. Des véhicules de test d’entreprises comme Waymo, société sœur de Google, General Motors (GM), Tesla et Apple circulent dans plusieurs États américains. Waymo développe aussi déjà des taxis autonomes et souhaite construire des camions autonomes en collaboration avec Uber. GM planche actuellement sur une voiture robotisée sans volant ni pédales de frein, et Tesla veut même construire un robotaxi autonome sans chauffeur humain.
Qui est responsable ?
La technologie permettant de rendre les voitures totalement autonomes existe déjà , mais des questions de responsabilité et d’éthique subsistent. Qui est responsable en cas d’accident impliquant une voiture autonome ? Le gouvernement britannique souhaite déjà que les conducteurs humains ne puissent être tenus pour responsables si la voiture est en mode 100 % autonome. Dans ce cas, les constructeurs automobiles seraient responsables en cas d’accident. Des questions d’ordre éthique se posent également. Qui dit conduite automatique, dit aussi intelligence artificielle. La voiture est programmée de sorte à pouvoir faire ses propres estimations et prendre ses propres décisions. Mais que faire si les choses tournent mal ? Que se passera-t-il si, en cas d’urgence, la voiture doit faire un écart pour éviter un cycliste, mettant ainsi en danger la vie de ses occupants ? Quel choix la voiture fera-t-elle ?
Besoin de modifier l’infrastructure
Il reste donc beaucoup à dire sur la sécurité des voitures autonomes. Mais une chose est sûre : l’infrastructure devra être adaptée si nous voulons tous adopter un jour ce mode de conduite. Nos routes ne sont pas encore assez sûres pour cela. Il faudrait par exemple installer des capteurs le long des routes pour éviter les risques. D’importantes questions se posent aussi en termes de respect de la vie privée. Les voitures peuvent réagir en se connectant aux téléphones portables des usagers de la route se trouvant à proximité. Ainsi, une voiture peut utiliser la localisation GPS d’un cycliste pour estimer la vitesse à laquelle il approche. C’est ainsi qu’une voiture autonome peut éviter un accident avec un usager de la route qui traverse soudainement. Cela va toutefois à l’encontre des règles de confidentialité actuelles.
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Niveau 3 comme étape intermédiaire
Une échelle à 5 niveaux s’applique au développement des voitures autonomes :
- Niveau 1 : voitures équipées d’un régulateur de vitesse adaptatif et d’un assistant de changement de voie.
- Niveau 2 : dans ces voitures, il est également possible de ne plus avoir les mains sur le volant.
- Niveau 3 : Ã ce stade, le conducteur peut quitter la route des yeux.
- Niveau 4 : le conducteur n’a plus besoin d’être vigilant.
- Niveau 5 : le niveau extrême d’automatisation, où même le volant et les pédales sont superflus.
À l’heure actuelle, de nombreux conducteurs ont déjà une voiture de niveau 2. La plupart des constructeurs automobiles testent des voitures se situant entre le niveau 3 et le niveau 4. En prévision des modèles totalement autonomes, l’Union européenne veut autoriser la vente de voitures de niveau 3, qui permet au conducteur de céder le contrôle dans certaines situations, notamment dans les embouteillages. Mercedes-Benz a présenté en Belgique une voiture dotée d’une automatisation de niveau 3, capable d’avancer, d’accélérer, de freiner et de tourner sans intervention du conducteur. C’est déjà possible en Belgique aujourd’hui, mais les niveaux 4 et 5 restent interdits.
Beaucoup de problèmes et de questions doivent encore être résolus avant de voir des voitures totalement autonomes circuler sur la voie publique. Il faudra attendre que la sécurité soit réellement assurée pour que l’on puisse s’attendre à des voitures robotisées.