Leapmotor C10
Auto revue - mars 2025
Le Leapmotor C10 n’est pas qu’une énième tentative chinoise de mettre le pied sur le continent européen. En effet, le constructeur collabore avec le géant Stellantis et élargit par là -même son potentiel commercial.
Un peu de tout
Si la carrosserie s’apparente au look de certains SUV premium allemands, la conception intérieure s’inspire clairement de Tesla. En revanche, en ce qui concerne la transmission, les Chinois n’ont pas de leçons à recevoir de la concurrence étrangère. Le moteur électrique de 160 kW (ou 218 ch) et 320 Nm est alimenté par une batterie de type lithium-fer-phosphate (LFP), dont les cellules sont directement intégrées dans le châssis.
En plus du gain de place, ça a le mérite de rendre le véhicule plus solide. La structure électrique est elle aussi astucieuse. Un ordinateur central contrôle quasi toutes les fonctionnalités, du moteur à l’infodivertissement, en passant par la batterie et les systèmes d'aide à la conduite. La batterie affiche une capacité ‘correcte’ de 69,9 kWh, de quoi couvrir jusqu’à 420 kilomètres avec un seul cycle de charge. La recharge est malheureusement limitée à 84 kW en mode rapide. Une déception en 2025.
Une consommation raisonnable
Lors de notre test, nous avons réussi à maintenir la consommation moyenne sous les 17 kWh/100 km, une valeur raisonnable qui permet d’approcher l’autonomie théorique. Quant aux prestations, elles sont au diapason, avec notamment un sprint de 0 à 100 km/h en 7,5 secondes et une belle vivacité à l’accélération. La suspension aurait semble-t-il été réglée en collaboration avec Alfa Romeo, mais ce qui est sûr, c’est que le constructeur a surtout misé sur le confort.
Un confort qui se confirme d’ailleurs au niveau de l’habitabilité, surtout à l’arrière. En revanche, le volume du coffre (435 litres – extensible à 1410 litres) laisse quelque peu à désirer. A l’avant ne subsistent que les boutons de commande des vitres et quelques touches sur un volant délibérément sobre. Même pour régler les rétroviseurs, vous n’avez pas d’autre choix que de passer par l’écran tactile et de naviguer dans les nombreux menus. Un progrès qui – selon nous – ne va pas dans le sens de la facilité.
Conducteurs ‘idiots’ ?
A des fins de sécurité, l’Europe impose aux constructeurs toute une série d’alertes dont certaines peuvent (heureusement !) encore être désactivées avant de démarrer. Une option indispensable dans le cas du C10 car certaines sont franchement intrusives. Comme si l’automobiliste était un idiot. A moins qu’il existe encore des conducteurs à qui il faut rappeler d’être prudent à l’approche d’un virage ou d’une route transversale...
Pas question non plus de bâiller au volant sous peine d’être aussitôt rappelé à l’ordre. Espérons que les constructeurs européens ne suivront pas l’exemple de leurs homologues chinois et ne feront pas preuve du même excès de zèle.