Ford Explorer vs BMW iX1 vs VW ID.4 vs Tesla Model Y
Pour se démarquer aujourd’hui dans un segment très encombré, il faut faire toujours mieux et se distinguer esthétiquement. C’est ce qui semble avoir motivé Ford, dont le nouvel Explorer vient de faire une entrée fracassante. Mais a-t-il les atouts nécessaires pour tenir la dragée haute à des rivaux tels que le BMW iX1, le VW ID.4 et le Tesla Model Y, tous construits en Allemagne comme lui ?
Quatre caractères radicalement différents
Avec sa silhouette massive, le Ford Explorer a une allure typiquement américaine. La face avant verticale est flanquée de part et d’autre de séduisants blocs optiques led reliés visuellement entre eux par une bande noire arborant en son centre et en lettres élégantes le nom du modèle. Malgré ce look supposément américain, l’Explorer est bien un pur produit allemand destiné au marché européen et construit à Cologne.
Le BMW iX1 affiche lui aussi un style costaud, mais façon BMW ! Comme toujours, la calandre réniforme occupe une grande part de la face avant, en moins caricatural toutefois que sur l’i7. En ce qui concerne le format, l’iX1 s’apparente à l’Explorer, sauf au niveau du coffre, dont le volume utile (490 litres) doit céder environ 10% à celui du Ford. L’habitabilité à l’arrière est également un peu moins généreuse.
Le champion toutes catégories du déménagement, c’est le Model Y de Tesla. Rien d’étonnant à cela puisqu’en longueur, ce SUV construit à Berlin l’emporte de 28 cm sur l’Explorer, ce qui se traduit en un volume de coffre de 854 litres. En revanche, l’habitabilité arrière n’y gagne quasi rien. Sa silhouette particulière lui vaut par ailleurs un excellent coefficient aérodynamique.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser au premier coup d’œil, le VW ID.4 est étroitement apparenté au Ford Explorer. Les deux modèles reposent en effet sur la même plateforme modulaire et partagent leurs batteries et moteurs. L’habitabilité est par conséquent fort comparable. Mais les similitudes s’arrêtent là , car au niveau du look et des finitions, les deux véhicules se différencient complètement. Le récent passage de l’ID.4 par la case lifting n’a rien modifié extérieurement.
Large éventail de moteurs et de batteries
Tout le monde n’a pas forcément les mêmes besoins, ni les mêmes envies. D’où l’idée de Ford de décliner son Explorer en trois versions. La version de base permet de parcourir jusqu’à 380 km avec sa batterie de 52 kWh et 9 secondes lui suffisent pour accélérer de 0 à 100 km/h. Un cran au-dessus, on trouve l’Extended Range équipé d’une batterie de 77 kWh, de quoi couvrir 602 km avec un seul cycle de recharge. Ce qui lui vaut de décrocher l’or sur ce point ! Et pour celui qui vise des prestations encore plus impressionnantes, il y a l’AWD qui distribue 250 kW aux quatre roues et qui franchit la barre des 100 km/h, départ arrêté, en à peine 5,3 secondes.
Vous pensez sans doute que le BMW fera mieux en termes de performances… à tort ! Car malgré ses deux moteurs électriques générant 230 kW, la version haut de gamme baptisée xDrive 30 doit s’incliner face à l’Explorer AWD sur l’épreuve du sprint. Quant à la batterie, également plus petite, elle affiche 65 kWh, toutes versions confondues. Mais si 150 kW et deux roues motrices à l’avant vous suffisent, vous trouverez dans l’eDrive 20 un compagnon de route aussi sobre qu’agréable.
On prétend souvent que Tesla produit les lignes de transmission les plus efficientes. Est-ce le cas du Model Y ? La version équipée de la plus grosse batterie et de la ligne de transmission la plus éco-efficace est le Long Range RWD, capable de couvrir très précisément 600 km avec sa batterie de 75 kWh. C’est un chouilla mieux que l’Explorer, même si la différence reste minime. En revanche, la version Performance reste le champion absolu du sprint. Avec ses 393 kW, il bondit et grimpe à 100 km/h en moins de 4 secondes. Une prouesse qui semble laisser de marbre la plupart des conducteurs de leasing, qui privilégient généralement la version Standard, avec ses 220 kW et son rayon d’action non négligeable de 455 km.
Et l’ID.4 de VW ? En termes de motorisation et de batteries, il fait plus ou moins jeu égal avec le Ford Explorer. L’ID.4 Pure correspond à la version de base du Ford, l’ID.4 Pro à l’Extended Range RWD et l’ID.4 GTX à l’Extended Range AWD. VW propose encore une quatrième version dite ‘intermédiaire’, l’ID.4 Pro 4Motion. Ce qui frappe, c’est qu’à degré d’exécution égal, l’Explorer fait chaque fois un peu mieux au niveau du sprint et de la consommation.
Les quatre véhicules disposent d’un chargeur embarqué de 11 kW. La seule différence se situe au niveau de la capacité de recharge rapide. Pas de quoi toutefois désigner un gagnant ou un perdant. L’Explorer peut recharger à 135 kW (RWD) ou 185 kW (AWD), de façon à repasser de 10 à 80% de charge en seulement 26 minutes, soit une minute de moins que le Model Y de Tesla, malgré la vitesse de recharge de 250 kW de ce dernier. Le VW ID.4 a besoin de 28 minutes pour le même résultat et offre une vitesse de recharge de 175 kW. BMW finit au pied du podium avec 128 kW et un délai de 30 minutes.
De ‘plutôt classique’ à ‘carrément futuriste’
La facilité d’utilisation et le confort font aujourd’hui partie des critères d’achat prépondérants. Des critères que le Ford Explorer remplit brillamment. Le gros des commandes est centralisé dans une belle tablette verticale de 14,6 pouces, réglable en hauteur sur plus de 30 degrés. Le système SYNC Move de dernière génération est ce qui se fait de mieux actuellement dans le domaine de l’infodivertissement. Combiné à l’écran du conducteur, il favorise grandement l’ergonomie.
On ne peut pas en dire autant du cockpit du Model Y de Tesla, qui joue lui aussi la carte de la sobriété. L’impressionnant écran tactile central est monté à l’horizontale et s’avère un peu plus grand que celui de l’Explorer. Il permet de commander quasiment toutes les fonctions… mais cela demande un peu d’habitude. En outre, sa position centrale exige du conducteur de fréquents coups d’œil à droite s’il veut contrôler sa vitesse. En effet, le constructeur a omis d’équiper le volant d’un écran supplémentaire avec les informations essentielles. Un écran ‘tête haute’ aurait pu remédier à cette lacune, mais cette option n’est pas disponible non plus.
Chez BMW, l’approche est plus classique, ce qui ne veut pas dire moins esthétique. La grande dalle incurvée se compose de deux écrans : à gauche le panneau d’instrumentation et à droite l’écran tactile pour l’airco, le multimédia, la téléphonie, la navigation et les autres fonctions du véhicule. La commande iDrive sur la console centrale a disparu, au grand dam de certains. Heureusement, elle a été remplacée par quelques touches rapides.
Sur ce point, l’ID.4 de Volkswagen se situe au juste milieu. Ici aussi l’écran est positionné horizontalement. Le système a été amélioré fin 2023 dans l’optique d’une commande plus intuitive et d’une puissance de calcul supérieure. Le volume et la température se règlent toujours à l’aide de curseurs numériques, hélas pas toujours pratiques, contrairement à l’écran tête haute à réalité augmentée.
Lequel choisir ?
En 2023, la palme de la voiture de leasing la plus populaire en Belgique était revenue au Tesla Model Y. C’est un véhicule bien équipé qui bénéficie d’une bonne connectivité et d’une motorisation efficace… mais aujourd’hui, la relève est là ! Comme toutes les BMW, l’iX1 ne manque pas d’atouts, mais la capacité réduite de sa batterie vous mènera moins loin que prévu. La dernière mouture du VW ID.4 et le tout nouveau Ford Explorer font techniquement jeu égal, mais affichent un look et un habillage très différents. Le nouveau venu fait globalement mieux que son ‘donneur’, mais il ne fait aucun doute que tous deux réussiront à séduire leur groupe-cible !